Après de longs mois de désaffection des investisseurs envers les pays émergents, la tendance commence désormais à s’inverser. «Les marchés émergents sont encore fondamentalement sous-investis. Même si dernièrement certains investisseurs ont augmenté leurs positions, celles-ci restent encore assez défensives», commente Pierre-Yves Bareau, responsable de la dette émergente chez JP Morgan Asset Management. Or, compte tenu des capitaux qu’ils ont à placer et de leur besoin de rendement, les investisseurs pourraient revoir leur stratégie, d’autant que le timing d’investissement est plutôt favorable. La politique monétaire de la Fed, qui ne s’oriente pas à court terme sur un resserrement, peut en effet favoriser les flux sur ces marchés.
De plus, ces derniers pourraient bénéficier d’une meilleure dynamique des pays développés. «Nous sommes très optimistes concernant les pays émergents à court terme car ces derniers sont en train de bénéficier à nouveau d’une synchronisation de leur cycle économique avec celui des pays développés», souligne Pierre-Yves Bareau. Néanmoins, les marchés obligataires restent particulièrement volatils et la sélectivité y est de mise. Sur la dette émergente, JP Morgan privilégie sur le long terme celle libellée en devise locale non couverte contre le risque de change. Le gestionnaire s’intéresse également à certains émetteurs souverains de la catégorie high yield comme la Russie ou l’Argentine.