Annoncée dès l’année dernière, l’augmentation de capital d’EDF a été lancée le 7 mars. Avoisinant 4 milliards d’euros, soit près d’un quart de la capitalisation du groupe, cette opération réalisée avec maintien des droits préférentiels de souscription (DPS) repose sur l’injection de 3 milliards d’euros par l’Etat et la levée de 1 milliard sur les marchés. Le prix fixé, à 6,35 euros par nouveau titre, fait ressortir une décote de 34,5 % par rapport au dernier cours de clôture. La décote ex-droit, qui tient compte de la valeur des DPS, s’élève à 28,8 %. Si celle-ci est supérieure à celle récemment obtenue par Air Liquide (18,66 %) et Elis (22,9 %), elle reste toutefois relativement limitée pour une émission considérée comme «distressed», c’est-à-dire destinée à renforcer le bilan d’une société en difficulté. Le mois dernier, Unicredit avait par exemple initié une opération du même ordre avec une décote de 38 %.
Une situation qui s’explique à la fois par le parcours boursier d’EDF (- 70 % sur trois ans) et par l’allocation prévue des 4 milliards d’euros. «Cette enveloppe va servir à financer des projets de développement, ce qui en fait une augmentation de capital à mi-chemin entre une opération de recapitalisation et une opération de croissance», signale un banquier.