Un an après avoir émis un premier green bond pour 1,4 milliard d’euros, EDF innove encore pour financer ses projets dans la transition énergétique. «Nous avons repéré des modèles de financements innovants qui ont déjà émergé aux Etats-Unis ou en Allemagne, de type tiers investisseur où un industriel s’associe à un gestionnaire pour financer des projets d’efficacité énergétique, indique Mathieu Poisson, directeur général d’EDF Développement Environnement. Nous avons donc voulu initier cette expérience en France avec Amundi.» L’énergéticien vient ainsi de s’associer au gestionnaire d’actifs pour créer une société de gestion commune.
Cette dernière a pour ambition de loger plusieurs produits alternatifs, de type notamment private equity, dédiés à l’efficacité énergétique, aux énergies renouvelables, et à la petite hydraulique. «Nous partagions avec EDF le constat selon lequel l’offre en matière d’actifs longs sur le marché européen ne répond pas suffisamment à la demande des investisseurs, conduisant ainsi à une pression sur les prix, indique Pedro Arias, responsable des actifs alternatifs chez Amundi. Nous avons donc décidé d’apporter notre expertise financière pour offrir aux investisseurs institutionnels ce nouveau modèle de financement de projets et d’infrastructures énergétiques.»
Pour mener à bien leur démarche, EDF et Amundi ont pour ambition de réunir 1,5 milliard d’euros auprès essentiellement d’investisseurs tiers. «Ce montant en fonds propre sera complété par un effet de levier raisonnable qui pourrait in fine doubler notre capacité de financement de projets, ajoute Mathieu Poisson. Grâce à notre expertise industrielle et à nos différentes filiales comme Dalkia, nous avons d’ores et déjà identifié des dizaines de projets à différents stades de maturité.» Ces derniers, logés dans plusieurs fonds pourraient, rapporter, selon les premières estimations d’Amundi des rendements compris entre 4 à 11 % pour les investisseurs sur un horizon d’investissement de 7 à 12 ans.