Après s’être notamment attaquée à la première offre publique d’achat déposée sur le Club Méditerranée par le conglomérat chinois Fosun en 2013 – son recours avait été rejeté dix mois plus tard par la cour d’appel de Paris –, la société de gestion CIAM revient devant la justice. A travers son fonds d’investissement CIMA, elle conteste en effet la décision de conformité rendue par l’AMF concernant l’offre publique obligatoire (OPO) lancée par Walt Disney sur sa filiale Euro Disney. Selon elle, le prix proposé aux actionnaires pour le rachat de leurs titres, à 1,25 euro par action, est jugé trop faible. Une décision qui surprend Euro Disney. «D’abord, un expert indépendant a jugé ce prix équitable, rappelle une source proche du dossier. Surtout, nous avons structuré cette opération de telle sorte que les actionnaires qui voudraient bénéficier des mêmes conditions que le groupe ne soient pas lésés !»
Cette OPO s’inscrit dans le cadre de la restructuration financière d’Euro Disney, annoncée fin 2014. L’exploitant de parcs de loisirs ne pouvant honorer le remboursement de ses dettes auprès de sa maison mère, cette dernière avait notamment procédé à une conversion de créances en capital (debt equity swap), puis réalisé des augmentations de capital. «Etant monté à plus 72 % du capital d’Euro Disney, le groupe était obligé de lancer une offre publique sur les titres restants, poursuit cette source. Or la maison mère, qui ne souhaite pas forcément accroître sa participation, a promis de céder les titres ainsi rachetés aux actionnaires en faisant la demande, à un prix identique de 1,25 euro par action.»
En charge du dossier, la cour d’appel de Paris devrait rendre une décision très rapidement. «celle-ci est attendue d’ici le début de l’été», confie un avocat. Depuis l’entrée en vigueur de la loi Florange l’année dernière, la justice est tenue, dans le cas d’un recours contre une offre publique, de donner une réponse dans un délai maximum de cinq mois.