Un an après l’entrée en vigueur du «say on pay», les actionnaires se montrent plus exigeants. Plusieurs patrons d’entreprises du CAC 40 ont en effet déjà vu le taux d’approbation de leurs salaires chuter par rapport à l’an dernier. La plus forte baisse revient pour l’instant à Xavier Huillard, P-DG de Vinci, qui n’a recueilli que 64,46 % de votes positifs… contre 94,15 % en 2014 ! «Les critères proposés pour justifier sa rémunération n’étaient pas satisfaisants, ce qui devrait pousser le conseil d’administration à les modifier en 2016», estime Loïc Dessaint, directeur général de Proxinvest. De leur côté, les dirigeants de Schneider Electric et de Veolia Environnement ont vu leurs taux d’approbation chuter d’environ 25 %, à respectivement 71,90 % et 68,79 %.
Parmi les prochaines AG, les professionnels scrutent particulièrement celle de Renault, qui se tiendra ce jeudi. «Carlos Ghosn n’avait recueilli que 64 % de votes positifs l’an dernier, rappelle Loïc Dessaint. Compte tenu du renforcement de la participation de l’Etat – qui n’avait pas approuvé sa rémunération en 2014 –, il pourrait devenir le premier dirigeant du CAC 40 à voir son salaire contesté par une majorité d’actionnaires.»
Reste que, paradoxalement, l’atmosphère au sein des AG semble pour l’instant… apaisée ! «Cette année, nous avons vu bien moins d’agents de sécurité chez LVMH que l’an dernier et nous n’avons entendu personne jouer de pipeau chez Vinci comme il y a deux ans, confie Alicia Couderc, consultante chez Capitalcom. Les bonnes performances boursières de 2014 contribuent sûrement à cette ambiance plutôt calme.»