La Banque centrale européenne (BCE) souffle le chaud et le froid. Sans surprise, l’institution de Francfort n’a annoncé aucune mesure la semaine dernière durant sa réunion de politique monétaire. Mais comme l’anticipaient la plupart des économistes, elle a fait évoluer son discours sur deux aspects. Alors que son président avait jusqu’alors l’habitude d’indiquer que les taux d’intérêt directeurs resteraient «à leurs niveaux actuels ou à des niveaux plus bas», cette référence à «des taux plus bas» a été supprimée. En outre, Mario Draghi a signalé que la balance des risques pesant sur l’activité en zone euro était «revenue à l’équilibre», en raison notamment de la disparition totale des risques déflationnistes au sein de l’Union monétaire. «En ce sens, la BCE a adressé un message légèrement “hawkish”, laissant présager une normalisation progressive de sa politique», observe Jean-François Robin, stratégiste chez Natixis.
Face à cette perspective, Mario Draghi a toutefois cherché à temporiser. Après avoir répété à plusieurs reprises qu’une politique «très accommodante restait nécessaire», il a en effet précisé qu’en cas de dégradation de l’environnement une extension du programme de rachat d’actifs (QE), voire une baisse des taux directeurs, pourraient être mis en œuvre par la BCE. Dans ce contexte, les spécialistes tablent sur un relatif statu quo des taux de marché ainsi que de la parité euro-dollar jusqu’au 7 septembre, date à laquelle la BCE pourrait préciser son calendrier d’arrêt graduel de ses mesures non conventionnelles.