Deux mois après avoir annoncé son programme d’achats d’ABS – titres adossés à des actifs –, la Banque centrale européenne (BCE) vient de sélectionner quatre gestionnaires pour le mettre en place courant novembre. Son choix s’est porté sur Amundi, Deutsche Asset & Wealth Management International, State Street Global Advisors et ING Investment Management (IM). Concrètement, ces sociétés achèteront des ABS aux banques, puis les revendront à l’institution monétaire pour stimuler le crédit en zone euro. «Nos équipes enverront à la BCE des analyses et des recommandations d’achats et de prix, explique Paul Van Eynde, directeur de la clientèle institutionnelle pour l’Europe chez ING IM. Elle nous répondra par “oui” ou par “non” et nous exécuterons ses ordres, le tout dans un laps de temps bien précis.»

Pour remporter ce mandat, les asset managers ont dû composer avec les exigences de l’institution monétaire. «Nous avons eu à peine sept semaines entre l’appel d’offres et la décision finale, confie Paul Van Eynde. Plus d’une douzaine de personnes ont travaillé sur notre proposition, un document d’une centaine de pages.» Les sociétés devront également mettre en place une «muraille de Chine» en interne pour empêcher tout conflit d’intérêt. «Notre équipe dédiée à ce programme sera totalement isolée. Elle aura son propre bureau, ses propres analyses et son propre réseau informatique», précise-t-il. Enfin, les asset managers devront opérer un transfert de compétences concernant les ABS auprès des employés de la BCE, cette dernière désirant à terme gérer seule ce type d’opérations.