C’est un constat préoccupant sur l’état de l’économie française que dresse Coe-Rexecode. En dépit de facteurs exogènes positifs comme la baisse des prix du pétrole (gain de 1,1 point de PIB entre 2013 et 2016), celle des taux d’intérêt (gain équivalent à 0,3 point du PIB en faveur des entreprises non financières depuis 2011) et la dépréciation de l’euro (gain de 0,2 point de PIB en 2015), la progression du PIB (1,3 % en 2015) est restée inférieure à la moyenne de la zone euro (1,9 %) et devrait le rester cette année puis en 2017, selon les prévisions de l’institut.
D’après Coe-Rexecode, cette situation résulte en grande partie de la perte de compétitivité des sociétés hexagonales. Sous l’effet d’un coût du travail prohibitif, la part de marché de la France dans les exportations de biens et services au sein de la zone euro est passée depuis 2000 de 17 % à 13,6 %. Sans ce recul, le volume d’exportations serait aujourd’hui 25 % plus élevé en France, soit un manque à gagner de 164 milliards d’euros. Si la mise en œuvre du CICE et des mesures d’assouplissement fiscal du pacte de responsabilité ont permis de restaurer le niveau de marges des entreprises depuis 2014, l’effort est insuffisant : les baisses de charges introduites n’ont contribué à résorber qu’à hauteur de 25 % de l’écart de coût salarial unitaire accumulé avec l’Allemagne depuis 2000.