Pyramis Global Advisors, filiale de Fidelity, a mené durant l’été une étude auprès de 811 institutions originaires de 22 pays et représentant plus de 9 000 milliards de dollars d’actifs. Cette étude révèle que les investisseurs institutionnels internationaux témoignent d’un important regain de confiance quant à leur capacité à atteindre leurs objectifs de rendement d’ici à cinq ans.
Même si la volatilité des marchés et le faible niveau de rendement restent des sujets de préoccupation, 91 % des sondés estiment être en mesure d’atteindre leurs objectifs de rendement dans les cinq années à venir. La plus forte évolution en termes de regain de confiance se situe en Europe, où la capacité à atteindre les objectifs de performance à cinq ans est passée de 49 % en 2012 à 93 % en 2014, suivie par l’Asie, passant de 69 % à 99 % en 2014.
La volatilité des marchés reste un sujet de préoccupation important pour 22 % d’entre eux, particulièrement en Europe et en Asie, mais de manière moins importante que les années précédentes. L’Europe reste préoccupée par l’environnement de rendements faibles, tandis que l’Asie est particulièrement préoccupée par les évolutions réglementaires (28 %). La principale source d’inquiétude des institutions américaines est le niveau de couverture de leurs engagements financiers (28 %).
Dans un scénario de correction des marchés actions de l’ordre de 20 % ou plus, 50 % des investisseurs institutionnels internationaux pensent qu’ils ne modifieraient pas leur allocation alors que 43 % augmenteraient leur exposition aux actions (48 % pour les Européens et 68 % pour les Asiatiques).
Dans un scénario de hausse des taux d’intérêt significatif de l’ordre de 1 % ou plus, la majorité des investisseurs institutionnels mondiaux (30 %) répondent qu’ils maintiendraient le niveau d’allocation obligataire mais en la diversifiant. Ils ne sont que 19 % à envisager de réallouer vers les actions ou d’autres classes d’actifs (30 % pour les Européens.
Des potentiels de croissance différents selon les régions
En moyenne, les objectifs d’investissement des institutionnels au niveau mondial concernent principalement l’amélioration du niveau de couverture de leurs engagements (27 %), mais les résultats varient considérablement selon les zones géographiques. Les investisseurs institutionnels d’Asie sont en grande majorité tournés vers la croissance de leur capital (64 %), tandis que pour les Américains l’accroissement du niveau de couverture des engagements constitue le principal objectif d’investissement. Les investisseurs institutionnels européens sont quant à eux plus axés sur la préservation du niveau de couverture des engagements et de leur capital.
D’un point de vue général, l’enquête révèle que les investisseurs institutionnels perçoivent à moyen terme les plus forts potentiels de croissance en Asie émergente (34 %), suivis par l’Amérique du Nord (30 %), puis l’Europe (20 %). D’un point de vue géographique plus détaillé, on observe que 71 % des personnes interrogées d’Asie citent l’Asie émergente comme zone à plus fort potentiel de croissance. Les Américains considèrent l’Amérique du Nord (36 %) et l’Asie émergente (32 %) comme les plus solides en termes de croissance future. Parmi les Européens, 47 % des Français interrogés ont cité les pays développés d’Amérique du Nord comme disposant du plus fort potentiel de croissance à moyen terme.
Des stratégies qui pourraient décevoir
Par ailleurs, les investisseurs institutionnels au niveau mondial estiment que les stratégies d’allocation d’actifs reposant sur les facteurs de risque (risk parity) ont de fortes chances de décevoir leurs attentes à long terme (26 %). En seconde position, ce sont les hedge funds qui sont attendus comme décevants (17 %).
Concernant les frais liés aux investissements alternatifs (hedge funds, capital-investissement…), 57 % des investisseurs mondiaux les estiment justifiés. Parmi ceux-ci, 19 % seulement des institutionnels américains interrogés partagent cet avis, contre 91 % des sondés en Asie et 72 % en Europe. Quant aux investisseurs français, ils sont 65 % à les considérer justifiés.