Depuis quelques semaines, les investisseurs obligataires subissent de légères pertes en capital et s’interrogent sur une remontée sensible des taux longs qui impacterait plus significativement les portefeuilles. Cette interrogation est d’autant plus légitime qu’une remontée durable des taux n’aurait pas seulement des effets sur les marchés actions, mais aussi sur l’immobilier.
En effet, le marché immobilier mondial est évalué à 300 000 milliards de dollars, soit plus de trois fois le marché boursier mondial. Les valorisations de l’immobilier peuvent sembler tendues par rapport à d’autres actifs et par rapport aux données historiques. Cependant, le maintien de valorisations aussi élevées pour l’immobilier mondial trouve, en partie, son origine dans le maintien des rendements obligataires à un niveau bas.
Si une augmentation des rendements obligataires plus élevés entraîne ne serait-ce qu’une baisse de 10 % de la valeur de l’immobilier, cela représenterait une chute de 30 000 milliards de dollars de la richesse mondiale. Une telle impulsion déflationniste, égale à un tiers du PIB mondial, laminerait totalement le choc d’inflation temporaire que nous allons traverser.
La Fed ne peut pas rester insensible à ce phénomène de tension des taux à long terme qui pourrait faire dérailler la reprise. Elle a les moyens d’intervenir sur la courbe des taux en achetant des obligations de longue maturité plutôt que des courtes. Maintenant la question est de savoir quand la Fed va se décider à intervenir soit en communiquant, soit en agissant.