En créant le comité Cassiopée, en 2010, la place de Paris espérait améliorer la transparence et la liquidité du marché obligataire secondaire, en particulier sur le segment corporate. Le bilan global dressé mardi dernier lors de la conférence annuelle du marché boursier d’Euronext est toutefois contrasté. «Sous réserve du volume de titres qu’il souhaite céder et du prix de la transaction, un investisseur a, dans les faits, toujours la possibilité de vendre, reconnaît Jean-Pierre Grimaud, directeur général d’OFI AM. En revanche, l’accès à la liquidité diverge sensiblement d’un acteur à l’autre.» Une situation imputée notamment au moindre rôle de «market makers» joué aujourd’hui par les banques, au recours toujours très marqué des investisseurs au marché de gré à gré (OTC) ainsi qu’à la forte dispersion de la liquidité sur les plateformes obligataires électroniques. «Alors que ces outils étaient initialement censés faire l’objet d’un mouvement de consolidation, on assiste plutôt au phénomène inverse», déplore Yann Couellan, head of fixed income execution chez AXA IM. En effet, environ 70 plateformes obligataires seraient actuellement en cours de création.
Cet environnement global peut se révéler d’autant plus pénalisant pour les entreprises que la transparence entourant les opérations sur le marché secondaire reste réduite. «Alors que les émetteurs font face depuis début 2015 à un marché primaire volatil, dans lequel les écartements de prix peuvent être soudains, nous continuons de pâtir d’un manque de visibilité sur la formation des prix», signale Olivier Guélaud, directeur de l’audit et de la trésorerie de Pernod Ricard et vice-président de l’Association française des trésoriers d’entreprise. De quoi conduire la Place à relancer ses travaux pour remédier à ces obstacles.