Dernière ligne droite pour les investisseurs soumis à Solvabilité 2 qui n’ont plus que quelques mois avant l’entrée en vigueur de ce texte en 2016, pour finaliser leur mise en conformité. Parmi les différents chantiers liés à cette nouvelle réglementation prudentielle, les assureurs sont aujourd’hui particulièrement attentifs à la qualité des données. «Beaucoup de nos clients travaillent actuellement sur les rapports narratifs qu’ils vont devoir remettre dès le mois de juin pour les entités seules et en juillet pour les groupes», commente Jimmy Zou, associé risques et réglementations chez PwC. Dans ce cadre, ils doivent s’assurer d’avoir des données chiffrées actualisées et très détaillées.
Pour y parvenir, certains acteurs ont mis en place un projet spécifique visant à passer en revue leurs données et à améliorer leur utilisation dans le cadre de Solvabilité. «Nous sommes passés en mode projet depuis un an et demi, a témoigné Ekrame Benbagta, responsable du contrôle interne et de la qualité des données chez Sham, lors d’une conférence organisée par PwC. Ce délai s’explique par l’envergure du projet, qui est à la fois transversal et collaboratif dans notre organisation, et implique de nombreuses entités comme la direction générale, la gestion des risques, le contrôle interne, les actuaires…» De fait, la qualité des données doit donc être un sujet traité par l’ensemble de l’organisation et n’est pas seulement une tâche qui doit incomber à la direction des systèmes d’informations, même si cette dernière a un rôle clé dans l’industrialisation des données.
«Depuis six mois, nous avons observé beaucoup d’améliorations des acteurs soumis à Solvabilité en ce qui concerne la qualité des données mais il reste encore du chemin à parcourir pour tenir compte de ce sujet central en termes de gouvernance notamment, indique Grégoire Vuarlot, directeur adjoint des contrôles spécialisés et transversaux au sein de l’ACPR. Celle-ci doit en effet être supervisée au plus haut niveau des organisations.» De plus selon le régulateur, les assureurs devront suivre ce chantier au-delà de 2016 puisque des améliorations seront en permanence nécessaires !