Après la restructuration de l’établissement Banco Popular début juin, deux banques italiennes viennent d’être liquidées : Veneto Banca et Banca Popolare di Vicenza S.p.A. Mais à la différence du groupe espagnol, dont le coût de la résolution a été supporté par ses actionnaires et ses détenteurs de dette subordonnée, conformément au principe fixé par l’Union bancaire (bail-in), la liquidation des entités vénitiennes a fait l’objet d’une intervention publique (bail-out). L’Etat italien a en effet injecté 5 milliards d’euros dans Intesa afin de faciliter la reprise des actifs sains des deux banques locales, et mobilisé une enveloppe de 20 milliards d’euros destinée à «éteindre» les créances non performantes.
Certes, l’opération a été un succès dans la mesure où elle n’a entraîné aucune tension sur les marchés financiers. En revanche, le modus operandi utilisé conduit S&P à dresser un bilan contrasté : selon elle, l’Union bancaire se retrouve «sur la corde raide». Il faut dire que le Comité de résolution unique a considéré que, en raison du caractère non systémique de Veneto Banca et de Banca Popolare di Vicenza ScpA, un bail-in ne se justifiait pas. Or la Commission européenne a toujours maintenu qu’un bail-out ne demeurait envisageable que si la restructuration de l’établissement concerné faisait peser un risque systémique sur le secteur financier. Une contradiction qui tend à fragiliser le projet encore inachevé d’Union bancaire.