La révolution libérale menée par le président américain repose sur deux piliers.
Le premier est la volonté de faire contribuer tous les acteurs économiques, de façon équitable, au budget de l’Etat par l’impôt. L’objectif est d’imposer les entreprises internationales à 21 % sur leurs profits globaux. Les notions d’optimisation – évasion – et de concurrence fiscales pourraient alors être jetées aux oubliettes. Cette initiative ne nuira pas à la croissance, mais permettra une contribution plus forte des entreprises. Les inégalités de revenus et de patrimoine entre Américains en seront réduites au profit de la classe moyenne, cœur de cible politique de Joe Biden.
Le second pilier est la réforme de la concurrence pour lutter contre la concentration excessive, notamment sur les entreprises de plateforme. Celles-ci, par leur mode de développement, via des effets d’échelle notamment, et la maîtrise des données, favorisent la concentration et limitent dramatiquement la concurrence et l’entrée de nouveaux entrants. L’objectif de Biden est de renforcer la concurrence et d’améliorer la contribution médiocre de ces entreprises à la productivité.
Ces bouleversements auront des incidences en Europe. La réforme fiscale était déjà discutée à l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) avec l’aval des Européens. Quant à la réforme de la concurrence, c’est un cheval de bataille à Bruxelles depuis longtemps. Il est juste dommage que l’Europe n’arrive pas de façon autonome à définir ces deux politiques, et que l’ami américain soit encore et toujours nécessaire.