A l’occasion de la publication de sa nouvelle cartographie annuelle des risques et des tendances sur les marchés financiers et pour l’épargne, l’Autorité des marchés financiers (AMF) a notamment insisté sur les dangers que fait peser l’environnement de taux bas sur les entreprises. «Les conditions de financement exceptionnellement favorables ont encouragé le recours à l’emprunt par des émetteurs non investment grade, indique Stéphane Gallon, chef économiste de l’AMF. Or certaines de ces sociétés ont pu s’endetter en bénéficiant de primes de risque qui ne sont pas en ligne avec leurs fondamentaux.» Outre le fait d’inciter ces émetteurs à s’endetter, cette situation fait également peser des risques sur les prêteurs, qui ne sont pas rémunérés en conséquence du risque encouru.
L’autre crainte principale du régulateur boursier porte sur les conséquences du relèvement des taux directeurs que doit amorcer la Réserve fédérale américaine d’ici la fin de l’année. «Même si la BCE pourrait réussir à maintenir les taux bas grâce à son programme de quantitative easing, nous avons historiquement constaté une forte corrélation entre les taux européens et américains, poursuit Stéphane Gallon. Le coût de la dette pourrait donc augmenter pour les entreprises européennes d’ici la fin de l’année.» Un phénomène qui pourrait mettre en difficulté les sociétés fragiles ayant besoin de procéder prochainement à des refinancements.