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Le Brexit prend à contre-pied les marchés

Publié le 24 juin 2016 à 18h29    Mis à jour le 27 juin 2016 à 10h12

optionfinance.fr

Le vote du Brexit a créé la surprise dans l’ensemble de la communauté financière. «Le 23 juin à 23h, 90% des bookmakers pariaient encore sur  le “remain”, rappelle Alain Zeitouni, directeur des gestions de Russell Investments France. Notre étonnement a été d’autant plus grand que le résultat des urnes est sans appel avec un taux de participation record à 72% et un vote en faveur d’un retrait à 51,8%.»

Dès vendredi, les gestionnaires d’actifs ont envoyé une multitude de commentaires pour expliquer la situation et les répercussions d’ordre macro-économique du Brexit. Dans l’ensemble, ils ne craignent pas une récession économique au niveau européen ni même au Royaume-Uni. En revanche, ils anticipent une poursuite de la baisse des marchés.  Ces derniers ont plongé dès leur ouverture le 24 juin.

La baisse la plus spectaculaire concerne la livre sterling, qui a atteint son plus bas depuis plus de trente ans face au dollar (autour de 1,3). Mais les marchés actions ont aussi essuyé de lourdes pertes. En seulement une journée, le CAC 40 a perdu plus de 8 %, l’Euro Stoxx 50 plus de 6 %. Paradoxalement, le Ftse 100 n’a dévissé quant à lui que de 2,8 %. Les investisseurs avaient en effet déjà réduit leur exposition au marché britannique. «Après avoir diminué notre prise de risques et couvert nos portefeuilles ces trois dernières semaines, nous avons également coupé davantage nos positions actions de 2 à 4 % le 24 juin», précise Alain Zeitouni.

Cette aversion généralisée pour le risque est néanmoins jugée disproportionnée. «En tant qu’investisseurs de long terme, nous n’avons pas souhaité prendre des positions trop marquées dans nos portefeuilles actions ces dernières semaines, précise Stephen Peak, directeur des actions internationales au sein de la société de gestion britannique Henderson GI. Au contraire, nous pensons que la volatilité actuelle est l’occasion de nous renforcer sur certaines valeurs, y compris sur des entreprises britanniques, en particulier les multinationales qui vont profiter de la faiblesse de la devise à court terme.»

Cette stratégie est également partagée par les gérants obligataires, qui ont été confrontés à un fort écartement des primes de risques. «Nous avons pris le parti de conserver entre 15 et 20 % de cash en portefeuille, précise David Benamou, président d’Axiom AI. Mais nous avons dès vendredi dernier saisi des opportunités d’achats sur les obligations bancaires. Certaines ont en effet perdu entre 10 et 15 % de leur valeur !» De l’avis de la plupart des gérants, le secteur financier devra néanmoins être particulièrement surveillé à l’avenir.

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