Pour les banques de financement et d’investissement (BFI) basées à Londres, l’addition du Brexit risque d’être lourde ! Alors que la perte probable du passeport européen va contraindre les responsables de ces départements à relocaliser une partie des effectifs – environ 110 000 collaborateurs travaillent dans les BFI à la City – et de leurs systèmes d’information au sein de l’Union européenne, Eurogroup Consulting et l’institut Louis Bachelier ont calculé que le besoin en capitaux nécessaires à l’ouverture ou l’extension d’entités en dehors d’Angleterre pourrait atteindre 40 milliards de livres sterling, soit 45,5 milliards d’euros.
Cette facture, qui intègre notamment l’obtention de licences bancaires, ne serait toutefois que la face visible de l’iceberg. D’abord, les coûts liés à la restructuration des activités aujourd’hui menées à Londres pourraient être compris entre 10 et 15 milliards de livres sterling. Surtout, le transfert dans l’espace européen des activités de compensation pour les produits en euro, s’il était rendu obligatoire, aurait des conséquences financières significatives. En cas de dispersion des chambres de compensation, le besoin en collatéral pourrait être différent d’un pays à l’autre : d’un montant de 65 milliards de livres sterling équivalent, il pourrait ainsi augmenter de 40 à 60 %. Surtout, le fait de devoir solliciter les services de plusieurs chambres pourrait représenter un surcoût de 22 milliards d’euros par an pour la seule compensation des produits de taux.