La désintermédiation gagne du terrain en Europe. Selon une étude de Standard & Poor’s, le marché paneuropéen des placements privés (PEPP) atteint 7 milliards d’euros en 2014, contre 4,2 milliards en 2013. Par ailleurs, les émissions de dette obligataire à haut rendement (hors LBO) ont plus que doublé en deux ans, passant de 22 milliards d’euros en 2012 à 50 milliards en 2014. Elles ont notamment augmenté de 22 % en France en 2014.
Toutefois, en valeur absolue, le financement obligataire reste minoritaire par rapport au financement bancaire dans tous les pays d’Europe. Il ne représente en particulier que 20 % de l’ensemble en France et 10 % en Allemagne, contrairement aux Etats-Unis, où il compte pour près de 70 % du total. Les investisseurs institutionnels sont néanmoins de plus en plus nombreux à s’intéresser à ce type de financement, puisqu’ils ont souscrit à la moitié du volume total des émissions sur un an à fin mai 2015.
Cette tendance devrait se poursuivre. Standard & Poor’s prévoit en effet que le projet d’Union des marchés des capitaux (UMC) favorise le développement des financements alternatifs en améliorant la circulation des capitaux en Europe. Une évolution allant de pair avec un accroissement des besoins de financement des ETI qui, selon l’agence de notation, s’élèveront entre 2 700 et 3 100 milliards d’euros sur les cinq ans à venir.