La diversification des sources d’emprunt d’une entreprise est un gage de saine gestion financière, mais aussi de bonne santé économique du pays dont celle-ci est originaire. La Rue de la Banque (Banque de France) a publié la semaine dernière une étude empirique sur le comportement cyclique de la structure de la dette des corporates dans 23 pays entre 1989 et 2013 – cette période couvre 75 récessions et 70 phases de reprise. Il en ressort que les économies dans lesquelles la part du financement obligataire est élevée retrouvent les niveaux de PIB antérieurs à la récession cinq trimestres après le choc, tandis que les autres économies atteignent ces niveaux seulement onze trimestres après. A cette date, le PIB en volume des pays dont la part de financement obligataire est importante dépasse de 5 % sa valeur d’avant la récession.
Ce constat s’explique principalement par le fait que les banques tendent à moins prêter durant une phase de récession, ce qui freine mécaniquement l’investissement des sociétés qui se financent exclusivement auprès d’elles. A l’inverse, les groupes qui recourent aux marchés de capitaux peuvent lever les fonds nécessaires à leur développement plus facilement, soutenant ainsi le rebond de l’activité.