Depuis deux mois, les taux d’intérêt des emprunts souverains ont sensiblement augmenté. Le rendement des titres français à dix ans a par exemple triplé sur la période (voir ci-contre). Même si les niveaux de rémunération actuels restent très favorables, l’impact de ce mouvement haussier n’est pas neutre pour les finances publiques. «Une hausse de 100 points de base des taux se traduit par un surcoût en année une de 1 milliard d’euros», rappelle en effet Jean-François Robin, stratégiste chez Natixis. Initialement, l’Etat tablait sur une charge de la dette de 44,3 milliards d’euros pour 2015.
Selon Natixis, la situation devrait toutefois s’améliorer. «La remontée des taux, comme celle de l’euro face au dollar, découle essentiellement de la conviction de nombreux investisseurs que la Banque centrale européenne arrêtera son programme de rachat de titres (QE) avant la date indiquée de septembre 2016, poursuit Jean-François Robin. Or nous n’anticipons pas ce scénario, confortés par les récentes déclarations de la BCE. Les marchés devraient donc l’intégrer, ce qui se traduira selon nous par une nette baisse des taux au second semestre.»