L’annonce fin janvier d’un programme de rachats d’actifs plus important que prévu par la Banque centrale européenne (BCE) s’est traduite, au premier trimestre, par une accélération de la baisse des taux d’intérêt. Une dynamique qui a abouti sur les marchés obligataires à l’émergence de conditions «sans précédent», constate la Banque des règlements internationaux (BRI) dans son rapport trimestriel publié mercredi dernier.
Au niveau mondial, 2 400 milliards de dollars de titres de dette souveraine s’échangeaient ainsi en territoire négatif fin février, dont 1 900 milliards au sein de la zone euro. Certaines entreprises européennes ont même profité d’une évolution similaire, comme Nestlé, tandis que l’ensemble des émetteurs a vu leurs rendements offerts plonger (voir graphique).
Cette situation bénéficie également aux Etats-Unis. Sous l’effet du renchérissement du dollar face à l’euro et de l’écart croissant de rémunération offerte entre les actifs libellés dans ces deux devises, les investisseurs internationaux ont renforcé leur exposition aux obligations américaines. Selon la BRI, les fonds obligataires domiciliés outre-Atlantique ont enregistré des entrées de capitaux «sans précédent», évaluées à 40 milliards de dollars le mois suivant la présentation du QE de la BCE (22 janvier). Ce chiffre représente environ trois fois le volume moyen d’entrées sur quatre semaines dans ces fonds en 2014.