Dix ans après l’entrée en vigueur des normes IFRS, la Société française des analystes financiers (Sfaf) dresse un bilan en demi-teinte concernant les pratiques des entreprises en matière d’information financière. Certes, elle salue l’amélioration générale de la qualité des rapports périodiques produits par les émetteurs. Mais elle déplore en revanche le fait que d’importantes lacunes compliquent toujours le travail des analystes. «Certaines sociétés fournissent encore des documents qui manquent de précision», a constaté Jacques de Greling, coprésident de la commission comptabilité et analyse financière de la Sfaf, à l’occasion d’une rencontre organisée par l’association de gestion financière IMA France. «Par exemple, il nous arrive fréquemment de consulter des rapports qui ne détaillent que partiellement la composition des charges de l’entreprise et qui ne nous permettent donc pas d’évaluer aisément et avec précision des éléments tels que les intérêts de sa dette ou son imposition.»
A l’inverse, certaines sociétés s’efforcent de fournir une grande quantité d’informations… qui se révèlent parfois peu utiles ! «La majorité des émetteurs produisent des annexes définissant leurs indicateurs et leur méthodologie comptable, ce qui est appréciable pour les analystes non experts en comptabilité, poursuit Jacques de Greling. Mais certains d’entre eux se contentent toutefois de reprendre mot pour mot les définitions officielles de ces éléments sans jamais faire référence à leur propre situation. Cette démarche ne présente donc que peu d’intérêt.» Outre la qualité du contenu de leurs annexes, la Sfaf leur suggère également d’améliorer la diffusion de celles-ci. Les analystes financiers recevraient en effet parfois les annexes de certains rapports périodiques… un mois après la parution de ces derniers !