La dernière étude Banking Survey Emerging Markets, publiée mi-décembre, laisse apparaître que, d’ici à 2020, l’Asie, l’Amérique latine et l’Afrique subsaharienne se démarqueront et concentreront l’essentiel de la croissance des réseaux avec la création de près de 30 000 agences.
«Malgré les nouvelles technologies et des modèles de distribution très variés, l’agence reste au cœur du modèle bancaire des territoires émergents», commente Jean-Marc Velasque, associé en charge de l’international chez Nouvelles Donnes. Avec plus de 40 % de nouvelles agences, l’Afrique subsaharienne représente une zone à très fort potentiel, dans laquelle les réseaux devraient connaître la croissance la plus importante d’ici à 2020. Les autres réservoirs de croissance se situent en Amérique latine (+ 33 %) et en Asie (+ 29 %). Quant à l’Europe de l’Est, la tendance actuelle de décroissance des réseaux bancaires devrait se poursuivre d’ici 2020.
Par ailleurs, au sein des pays émergents, les groupes français comptabilisent 7 100 agences, principalement basées en Europe de l’Est et en Afrique. C’est d’ailleurs en Afrique du Nord que les banques françaises ont mené l’essentiel de leur expansion entre 2007 et 2013, avec l’ouverture de plus de 600 agences. Les auteurs de l’étude soulignent toutefois qu’elles occupent une position d’«outsiders» au sein de cette région puisqu’elles doivent faire face à la concurrence d’acteurs locaux souvent concentrés sur une seule zone géographique. En Afrique subsaharienne, par exemple, les groupes français ont été supplantés par des banques marocaines comme Attijariwafa, acteur le plus dynamique sur la zone d’Afrique du Nord.
En Europe de l’Est, les banques françaises ont globalement maintenu leurs positions. Néanmoins, la situation économique difficile du marché et le morcellement du secteur bancaire (une dizaine d’acteurs représentent près de 30 % du marché) accroissent la pression concurrentielle.
«Si les groupes bancaires français comptent maintenir voire accroître leur revenu au sein de ces deux zones, cela devra nécessairement passer par une politique volontariste de développement via des acquisitions ou de rationalisation de leurs réseaux. Sans cela, il leur sera très difficile de consolider leur position», analyse Jean-Marc Velasque, associé en charge de l’international chez Nouvelles Donnes.