Après six mois d’environnement volatil sur le marché obligataire, la fin d’année s’annonce plus favorable aux émetteurs, selon les banquiers. Une perspective liée au message extrêmement accommodant tenu par la Banque centrale européenne, lors de sa réunion du 22 octobre dernier. «En laissant entendre qu’elle pourrait assouplir un peu plus sa politique monétaire en décembre, l’institution a contribué à détendre les conditions sur le marché obligataire, constate Franck Hergault, en charge de l’origination obligataire corporate chez Crédit Agricole CIB. Depuis, nous faisons face à un regain d’appétit de la part des investisseurs, et d’intérêt de la part des emprunteurs.»
Une situation dont vient notamment de profiter APRR. Le groupe autoroutier a levé 500 millions d’euros à échéance janvier 2024. «Le spread indicatif avait été annoncé, avant le lancement de l’opération, autour de 110 points de base (pb), explique Franck Hergault. Or le livre d’ordres a été sursouscrit à hauteur de dix fois, ce qui n’avait plus été vu depuis le début de l’année. Grâce à cette participation massive, la marge a pu être abaissée à 95 pb.» Le coupon obtenu, de 1,50 %, fait ainsi ressortir une prime de nouvelle émission avoisinant 5 pb. «Il faut, là aussi, revenir au premier trimestre 2015 pour retrouver un tel niveau de prime», ajoute Franck Hergault. Celui-ci avait en effet atteint, entre avril et octobre, entre 30 et 50 pb pour les emprunteurs non financiers les mieux notés.
Alors que SNCF Réseau vient également de solliciter les investisseurs – la société a notamment émis 200 millions d’euros sur 13 ans au taux de 3,125 % –, plusieurs émetteurs français envisageraient de lancer une émission obligataire au cours des quatre prochaines semaines.