Un démarrage au pas de course. En réponse à la crise sanitaire du Covid-19, la Banque centrale européenne avait annoncé, le 17 mars dernier, la mise en place du Pandemic Emergency Purchase Program (PEPP), un programme de rachat d’obligations d’émetteurs publics et privés doté d’une enveloppe de 750 milliards d’euros à mobiliser d’ici la fin de l’année – une somme à laquelle s’ajoutent les rachats nets liés au quantitive easing (QE), de l’ordre de 20 milliards d’euros environ par mois. Durant les cinq premiers jours suivant le lancement du PEPP, l’Eurosystème a acquis 30,2 milliards d’euros de titres. «En rythme hebdomadaire, c’est du jamais-vu depuis que la BCE s’est engagée dans une politique de QE» en 2015, observe Jean-François Robin, responsable de la recherche CIB de Natixis. Depuis la relance du QE opérée en novembre dernier, ce sont en effet 20,8 milliards d’euros de titres qui, en moyenne, ont été rachetés chaque mois.
Sur l’ensemble du mois de mars, l’Eurosystème a ainsi racheté sur les marchés primaire et secondaire 51,1 milliards d’euros d’obligations. Sur ce total, 7 milliards d’euros ont concerné des titres émis par des sociétés non financières, contre une moyenne mensuelle habituelle de 4,5 milliards d’euros.