Avec 60 210 entreprises françaises entrées en procédure de défaillance ou de cessation de paiement sur les douze derniers mois à fin mai, selon les derniers chiffres de la Banque de France, le nombre de défauts franchit la barre symbolique des 60 000 pour la première fois depuis août 2016.
Mais si ce niveau n’est que légèrement supérieur à la moyenne enregistrée sur la période 2010-2019, qui s’établissait à 59 342 procédures par an, le détail des chiffres est plus inquiétant, car la hausse est bien plus importante lorsqu’on observe uniquement les entreprises d’une certaine taille : 63 ETI ont ainsi engagé des procédures collectives, contre 33 en moyenne entre 2010-2019, tandis que les PME sont passées de 330 défaillances en moyenne sur la période pré-Covid à 476 à fin mai 2024. Au total, 5 161 défaillances ont ainsi été enregistrées hors micro-entreprises, alors que le dernier record, datant de septembre 2009 après la crise financière, faisait état de 4 825 défaillances.
Les experts de la Banque de France estiment que cette hausse récente résulte à la fois d’un rattrapage post-Covid, les défaillances ayant chuté à 33 300 en moyenne entre 2020 et 2022, mais également du ralentissement de l’économie, même si la croissance devrait rester positive cette année, selon leurs projections, à 0,8 %.