En dépit d’un environnement économique dégradé en France, le profil financier des PME-ETI domestiques résiste ! Telle est la conclusion encourageante d’une étude de Standard & Poor’s, publiée mercredi dernier. Mais au-delà de ce constat général, l’agence de notation s’inquiète de l’évolution de la rentabilité de cette catégorie de sociétés depuis le début de la crise. En effet, leur taux de marge moyen, d’environ 4,5 % fin 2013, est en recul de plus d’un point par rapport à 2007. Surtout, alors qu’il dépassait à l’époque celui de leurs concurrentes allemandes, la tendance s’est inversée (voir graphique).
Selon S&P, cette situation s’explique d’abord par la baisse de la consommation en France et en Europe. Celle-ci a durement touché les entreprises hexagonales de taille moyenne, qui affichent une forte exposition au secteur de la distribution (environ 40 % d’entre elles). Plus largement, la perte de compétitivité des PME-ETI provient de la hausse du coût du travail – celui-ci a grimpé de 30 % en France depuis 2000, sous l’effet notamment du renchérissement des cotisations sociales, contre + 10 % outre-Rhin –, qui n’a pas pu être compensée par un relèvement des prix. Disposant, d’après S&P, d’une faible capacité à augmenter ces derniers sans que cela ne se traduise par une diminution des ventes (pricing power), elles ont même été contraintes de réviser leurs prix à la baisse pour conserver des parts de marché, ce qui a mécaniquement nui à leur profitabilité.
Afin de redresser leurs marges, les PME-ETI françaises devront, selon les calculs de S&P, investir au moins 40 à 80 milliards d’euros au cours des cinq prochaines années.