Sous l’effet d’une politique de taux bas et d’injection de liquidités, la BCE est parvenue à affaiblir l’euro face à plusieurs devises européennes. Depuis début 2014, la monnaie unique s’est ainsi dépréciée de 15 % face au franc suisse et de 14,5 % face à la livre sterling. Une évolution qui a des répercussions sur la compétitivité des entreprises de ces pays européens. Selon une étude de la recherche économique de Natixis publiée mardi dernier, cette dynamique a en effet participé au recul des exportations de la Suisse d’environ 5 % en volumes sur la période, tandis que celles du Royaume-Uni cessaient de croître après cinq années consécutives de hausse.
En ce qui concerne la profitabilité (évolution des salaires réels par rapport à celle de productivité) des sociétés, les impacts sont comparables. Ainsi, les groupes suisses ont vu la leur se dégrader d’environ 3 %. Si celle des sociétés britanniques s’est améliorée entre début 2013 et mi-2014, la tendance s’est inversée à partir du second semestre dernier. De quoi conduire Natixis à conclure que la politique de la BCE a «des effets très négatifs» sur ces deux économies. En revanche, les conséquences de celle-ci ont été globalement neutres pour les Etats d’Europe centrale.