Le marché européen des obligations hybrides – à mi-chemin entre des obligations et des fonds propres – se développe à grande vitesse. Le volume global d’émissions a crû de 24 % au cours du premier semestre, par rapport aux six premiers mois de 2020. Sur l’ensemble de l’année, la hausse atteindrait au moins 10 %, selon les prévisions de l’agence de notation Scope Rating. Ce marché doublerait ainsi, par rapport à l’année 2019. Et « cette tendance positive devrait se poursuivre en 2022 », estime l’agence.
Les plus grosses émissions ont été le fait d’entreprises pétrolières, comme Total (3 milliards d’euros) ou Enel (4,25 milliards en deux fois). Plus généralement, les « utilities » sont parmi les émetteurs les plus présents sur ce marché, devant le secteur de l’immobilier et les télécoms. Les investisseurs trouvent avec ces titres un rendement bien supérieur à celui des obligations investment grade (EDF a proposé un coupon de 2,625 %), tandis que les émetteurs voient là le moyen de renforcer leurs liquidités, sans alourdir le volume de leur dette senior. La maturité théorique de ces titres est très longue, voire perpétuelle, mais les émetteurs prévoient une option de remboursement après une durée similaire à celle d’une obligation corporate classique (huit à dix ans).