Sale temps pour les sociétés cherchant à intégrer la Bourse. Après les débuts ratés de Zalando et de Rocket Internet outre-Rhin – leur cours a reculé d’environ 20 % pour leur première semaine de cotation –, quatre entreprises ont été contraintes de reporter leur introduction, la semaine dernière : TLG Immobilien et Scout24 en Allemagne, Italia Online en Italie et… Spie en France. Le groupe français, qui espérait placer environ 1,2 milliard d’euros de titres, a en effet annoncé jeudi dernier – soit le dernier jour d’ouverture de l’offre – le report de sa cotation. De source proche du dossier, le montant des ordres apportés par les investisseurs était «très éloigné» de l’objectif recherché.
L’entreprise spécialisée dans l’ingénierie électrique et de la construction, sous LBO, a imputé cet échec à la «volatilité des marchés». Si les banquiers admettent que les investisseurs font actuellement preuve de davantage de vigilance, un autre facteur aurait eu une incidence majeure. En effet, la fourchette de prix d’introduction retenue, qui valorisait Spie à près de 2,5 milliards d’euros, a été jugée trop haute au regard des points de faiblesse du dossier. «Alors que l’absence de croissance en France inquiète actuellement les investisseurs, Spie affiche une forte exposition au marché français, où elle réalise près de la moitié de son chiffre d’affaires, signale un spécialiste actions. En outre, la société affiche déjà un niveau de marge élevé. Dans ce contexte, le potentiel de hausse supplémentaire semble extrêmement limité.»
En dépit d’un environnement difficile, les introductions en Bourse d’Elis, d’Europcar et de Labco, prévues pour les prochains mois, ne seraient à ce jour pas remises en cause. Quant à Spie, il ne devrait pas se représenter sur le marché avant l’année prochaine.