Malgré une dégradation nette de leurs résultats, les entreprises du CAC 40 ont paradoxalement connu une envolée de leurs cours de Bourse en 2013, selon l’étude annuelle du cabinet Ricol Lasteyrie. En dépit d’une croissance organique comparable à celle de 2012 (+2%), le chiffre d’affaires des entreprises de l’indice principal de la place de Paris a ainsi reculé de 3% à 1,268 milliards d’euros, fortement pénalisé par le niveau de l’euro. « L’effet de change a réduit de 2,5% l’activité des entreprises du CAC, soit une perte globale de 17 milliards d’euros en 2013, alors qu’il était positif de 11 milliards l’année dernière », pointe Alban Eyssette, associé chez Ricol Lasteyrie. Sanofi (-5,2%), Vallourec (-5,1%) et LVMH (-4%) sont les plus touchées par cet impact négatif.
Pire, le résultat net global se dégrade de 9% à 48 milliards d’euros, soit exactement la moitié de son niveau record atteint en 2007 à 96 milliards d’euros ! GDF Suez, Veolia, Bouygues, ArcelorMittal et Alcatel-Lucent finissent ainsi l’année dans le rouge. Des résultats fortement pénalisés par les dépréciations d’actifs qui ont atteint un nouveau record en 2013, à 23,7 milliards d’euros. Un montant provenant à 80% de trois sociétés seulement : GDF Suez (-15 milliards d’euros), Vivendi (-2,4) et Sanofi (-1,5).
Pourtant, malgré une rentabilité décevante, le CAC 40 a progressé de 18% en bourse en 2013, profitant de l’éloignement du risque systémique sur les marchés. « Le CAC sous performe néanmoins la plupart des grands indices internationaux comme le Dax 30 (+25%), le Nikkei (+56%) ou le Nasdaq (+30%) et reste loin de son niveau d’avant crise, supérieur à 5 500 points au 1er janvier 2008 », modère Sonia Bonnet-Bernard, associée gérante chez Ricol Lasteyrie.