Après s’être interrogés pendant de nombreuses années sur les raisons pour lesquelles la croissance rapide de la Chine ne se traduisait pas par des rendements solides, les investisseurs se demandent désormais comment générer des rendements attractifs en période de faible croissance économique. Comme le souligne Charlie Awdry, gérant du fonds Henderson Horizon China chez Henderson GI, «la croissance en Chine s’est ralentie car son modèle est en train d’évoluer sous l’égide du nouveau du président Xi et est influencé par les forces du marché». En effet, le président Xi met en place des réformes économiques et se détourne des investissements en infrastructure financés par des emprunts, qui avaient été mis en place pour stimuler la croissance et qui se sont révélés être une perte de temps.
«La croissance devrait rester faible cette année, indique le gérant. Néanmoins, pour trouver du rendement sur le marché chinois, il faut un temps oublier l’environnement macroéconomique et se tourner vers l’environnement microéconomique.» Pour de nombreuses sociétés chinoises, l’environnement opérationnel est plus concurrentiel en période de faible croissance économique. Les sociétés les mieux placées, celles disposant des marges et des flux de trésorerie les plus élevés, des bilans et des équipes de direction les plus solides, profitent des périodes difficiles pour accroître leur avantage concurrentiel, alors que les sociétés les plus fortement endettées se servent de leurs bénéfices pour rembourser le coût de leur dette à leur banque.
Le ralentissement de la croissance économique ayant refroidi de nombreux investisseurs sur l’ensemble du marché, les opportunités attractives en termes de valorisation ne sont pas rares. La croissance de la consommation est une des thématiques d’investissement phare du gérant, en particulier celles des industries des biens de consommation telles que le secteur automobile et les équipementiers automobiles, les vêtements de sport et les services. Par ailleurs, avec l’accélération du vieillissement de la population (en raison de la politique de l’enfant unique lancée en 1979) et l’augmentation des revenus, la demande de soins de santé augmente, ce qui est bénéfique aux sociétés pharmaceutiques. Or, il s’agit d’un secteur qui investit et sous-traite de plus en plus vers la Chine, les ingénieurs chimiques et biologiques étant nombreux et hautement qualifiés en Chine. Du point de vue des devises, les forces économiques suggèrent que le yuan chinois est surévalué et un affaiblissement de la devise permettrait au pays d’être plus compétitif en termes d’exportations. Il semble cependant que la devise soit une question politique au même titre que tous les autres éléments découlant des relations entre la Chine et les Etats-Unis.