La politique de la Banque centrale européenne (BCE) a des impacts contrastés sur le poids de l’euro à l’international. Sous l’effet de la baisse des taux qu’elle entretient depuis environ deux ans, l’institution monétaire constate d’abord dans un rapport que la part des émissions obligataires mondiales libellées dans cette devise a progressé, toutes catégories d’emprunteurs confondues, de 9 points sur un an, pour atteindre près de 30 % à la fin de mars 2015. Cette tendance est principalement portée par les sociétés non financières américaines, attirées par des conditions d’emprunt plus attractives que celles des financements directs en dollars.
En revanche, les injections de liquidités par la BCE (TLTRO, QE), qui ont affaibli la monnaie unique face aux autres devises (- 23 % sur un an face au dollar à fin mai 2015 et - 12 % face à un panier de 38 devises internationales), se sont traduites par des évolutions moins favorables. Ainsi, la part des échanges commerciaux en euros a reculé de près d’environ 4 points sur un an, à 29 % du montant total des transactions effectuées lors du premier trimestre 2015. En outre, la proportion de l’euro dans les réserves de change des banques centrales internationales a également baissé. Elle a ainsi diminué de 2,2 points en 2014, à 22,2 %, tandis que celle du dollar augmentait de 1,8 point, à 62,9 %.