Sur le front des fusions-acquisitions transfrontalières, les acheteurs chinois se sont montrés en 2017 beaucoup moins offensifs que l’année précédente. Selon une étude du cabinet Baker McKenzie publiée la semaine dernière, ceux-ci ont en effet mis la main sur des entreprises étrangères pour un montant total de 137,9 milliards de dollars, contre 225,3 milliards en 2016 (- 39 %). Un tel recul n’avait pas été observé depuis plus de dix ans.
La situation diverge cependant selon les zones géographiques. Ainsi, les opérations de croissance externe « crossborder » de groupes chinois ont chuté en valeur de 35 % sur un an outre-Atlantique, à 30 milliards de dollars. A l’inverse, ce type de transactions a sensiblement progressé en Europe. De 81 milliards de dollars, la facture des rachats de sociétés du continent a bondi de 76 % en rythme annuel. Certes, cette tendance doit pour beaucoup à la vente du Suisse Syngenta à Chemina pour 43 milliards. Pour autant, elle a vocation à se poursuivre en 2018, les tensions commerciales actuelles entre les Etats-Unis et la Chine devant « permettre à l’Europe de consolider sa position de partenaire privilégié » de l’empire du Milieu, selon les auteurs du rapport.