Les stigmates de la crise des dettes souveraines dans la zone euro (2010-2012) continuent de s’estomper progressivement. Après s’être sensiblement améliorées depuis fin 2012, les modalités d’accès des émetteurs (Etats, banques et entreprises) aux marchés financiers au sein de l’Union monétaire ont en effet connu une détente marquée en 2014, selon le rapport annuel de la Banque centrale européenne consacré à l’intégration financière.
Grâce aux impacts conjugués des réformes structurelles réalisées par plusieurs pays, de la politique monétaire de la BCE ainsi que de la mise en place de l’Union bancaire en novembre dernier, les marchés monétaires ont ainsi bénéficié d’un appétit renforcé des investisseurs, qui s’est notamment traduit par une hausse annuelle de 40 % des volumes sur le segment des titres non sécurisés, à 4,6 trillions d’euros. Sur les marchés obligataires, les rendements réclamés à l’ensemble des catégories d’emprunteurs, quelle que soit leur nationalité, se sont nettement resserrés. Par exemple, l’écart de spread entre le taux à 10 ans du Portugal et le taux à 10 ans moyen des Etats européens est passé d’environ 300 points de base en 2013 à près de 100 points de base l’année dernière.
Le seul bémol concerne les marchés actions. Selon la BCE, les niveaux de valorisation des actifs restent encore fragmentés, avec des situations contrastées entre les pays cœur et les pays périphériques.