Entre novembre 2013 et mars 2014, Deloitte a réalisé une étude auprès de 13 sociétés de gestion françaises. Ces sociétés, dont la taille des encours varie entre 80 millions et 22 milliards d’euros d’encours, ont été classées en trois groupes en fonction de leur degré d’ouverture à l’international, certaines d’entre elles n’étant qu’au stade de la réflexion. Face à l’atonie du marché français, les sociétés de gestion considèrent le développement à l’international comme une nécessité, un point clé de leur stratégie. Elles citent trois enjeux principaux : la conquête de nouveaux encours, la visibilité de la marque et la fidélisation des clients.
Pour conquérir de nouveaux marchés, la phase de préparation est primordiale, mais elle n’est pas toujours bien menée. Plus de 50 % des sociétés de gestion interrogées ont conduit, en interne ou en externe, une analyse de positionnement de la société sur le marché, mais elles ne sont que 8 % à avoir conduit une analyse de positionnement de leurs produits.
Les principales zones de développement sont l’Europe et l’Amérique du Nord. L’Europe est privilégiée, avec un ciblage priori- taire des banques privées/gestion de fortune et des institutionnels. Deloitte souligne que, en phase de lancement, le coût d’enregistrement ainsi que l’entrée en relation avec les distributeurs constituent les principales difficultés évoquées par les sociétés de la sélection. Elles sont 80 % à procéder à l’enregistrement de fonds français à l’étranger, loin devant la création de master-feeders ou le lancement de fonds spécifiques. Certains acteurs privilégient toutefois la mise en place de produits spécifiques, amorcés sur le marché domestique et pouvant ensuite être commercialisés à l’international. Les acteurs français de la gestion d’actifs ont des atouts à faire valoir à l’étranger, notamment une expertise sur la gestion actions et la gestion diversifiée, actuellement très recherchée par les investisseurs. Le succès de Carmignac Patrimoine et, plus récemment, celui de DNCA avec le fonds Eurose sont un bon exemple.