L’horizon des banques françaises semble dégagé pour les douze à dix-huit prochains mois. Dans le cadre de son évaluation annuelle, Moody’s a en effet maintenu la perspective du secteur bancaire hexagonal à stable. Certes, l’agence de notation constate que son exposition à des contreparties britanniques est, en plein Brexit, l’une des plus importantes en Europe (227 milliards d’euros), tout comme celle face à des pays émergents enregistrant un ralentissement ou une crise économique : Brésil, Chine, Russie et Turquie (125 milliards d’euros, soit 1,5 % des actifs totaux). De plus, l’environnement de taux bas, voire négatifs, entretient la baisse de la marge nette d’intérêt des banques, qui est passée de près de 1,2 % en 2012 à 1,1 % environ fin 2015.
Selon Moody’s, ces phénomènes sont toutefois compensés par des évolutions favorables. Sous l’effet de la légère reprise de la croissance et du recul des taux d’emprunt, les débiteurs, entreprises en tête, ont vu leur profil de risque s’améliorer, ce qui s’est traduit par une diminution des créances douteuses dans les portefeuilles des banques (4,6 % fin 2015, contre 4,9 % un an plus tôt). En outre, le niveau actuel des taux tend à créer des opportunités. Moody’s rappelle que la production de nouveaux crédits a été dynamique en 2015 (croissance annuelle des encours de 4 %) et devrait le rester cette année, accroissant ainsi le montant de commissions perçues. Enfin, le secteur bancaire français affiche un niveau de fonds propres «élevé», considère l’agence.