La semaine dernière s’est révélée faste sur le segment français des augmentations de capital. Afin de financer son développement, le groupe Foncière des Murs a ainsi annoncé, mercredi dernier, qu’il comptait lever 197,6 millions d’euros sous cette forme. L’opération, réalisée avec maintien du droit préférentiel de souscription (DPS), représente environ 15 % de la capitalisation de la foncière.
Surtout, le même jour, Numericable a lancé son augmentation de capital, annoncée dès le début d’année pour financer partiellement le rachat de SFR. Effectuée elle aussi avec maintien du DPS, elle porte, comme prévu, sur un montant significatif, 4,7 milliards d’euros. «Il s’agit de la principale opération pour une société non financière française depuis celle de France Télécom, en 2003», précise Valéry Barrier, responsable equity capital markets France chez Deutsche Bank. Elle est particulièrement dilutive puisque 265,6 millions de titres seront créés – l’émission d’actions est intégralement garantie par l’actionnaire principal Altice (à hauteur de 74,6 %) et par un syndicat bancaire (25,4 %) –, pour 123,9 millions existants ! Le prix des nouvelles actions, 17,82 euros, fait ressortir une décote ex-droit – c’est-à-dire après détachement du DPS – de 35,10 %. «Ce niveau s’inscrit dans les standards européens, signale Valéry Barrier. Depuis août 2012, pour les opérations de plus de 700 millions d’euros réalisées par des “corporates”, la décote moyenne s’établit à 35 %.»
Selon certains banquiers, le fait que celle de Numericable soit légèrement supérieure s’explique par l’actuel regain de volatilité sur les marchés actions, qui incite les membres du syndicat bancaire garantissant une partie de l’opération à réclamer une prime.