La trêve estivale a pris fin sur le marché obligataire en euros. Paralysé durant la dernière semaine d’août en raison des inquiétudes sur l’économie chinoise, celui-ci a vu les émetteurs et les investisseurs faire leur retour. Une réouverture dont ont profité plusieurs émetteurs français. «En raison de l’abondance de liquidités détenues par les investisseurs et de la période d’inactivité relativement longue cet été, nous avions jugé en début de semaine dernière que la réouverture du marché était favorable aux émetteurs, indique Félix Orsini, coresponsable mondial de l’origination corporate chez Société Générale CIB. Finalement, les modalités qu’ils ont obtenues ont dépassé nos attentes !»
Schneider Electric a ainsi levé 800 millions d’euros sur huit ans, avec un coupon de 1,50 %. Grâce notamment à une forte souscription (livre d’ordres de 3,5 milliards d’euros), le groupe a vu son spread s’établir à 70 points de base (pb), contre une fourchette initiale comprise entre 80 et 85 pb. AccorHotels et Suez Environnement, qui ont chacun émis 500 millions d’euros, ont également connu un sort identique. Le placement du groupe hôtelier, d’une durée de huit ans, fait ressortir un spread de 155 pb (coupon de 2,375 %), soit 15 pb de moins que l’objectif initial. De son côté, le spécialiste de la gestion de l’eau et des déchets a emprunté sur dix ans avec un spread de 80 pb, contre 95 pb prévus au lancement de l’opération. «Même si le marché obligataire pourrait connaître, en répercussion des mouvements enregistrés sur les marchés actions, des épisodes de volatilité dans les prochains jours, la dynamique actuelle est plutôt bénéfique aux émetteurs», prévient Félix Orsini.