Le groupe Seb pousse ses pions outre-Rhin. Après avoir annoncé le 18 mai le rachat du fabricant allemand d’articles et d’accessoires de cuisine EMSA, le spécialiste français du petit électroménager a signé la semaine dernière un accord d’acquisition avec WMF, leader mondial des machines à café professionnelles et numéro 1 en Allemagne sur le marché des articles culinaires. D’un montant de 1,71 milliard d’euros, cette transaction est la plus grosse jamais réalisée par Seb.
Racheté en 2012 par KKR et mis en vente en début d’année, WMF a suscité de nombreuses marques d’intérêt, notamment de la part d’industriels. Une concurrence qui a contribué à tirer le prix de WMF à la hausse. Celui-ci valorise la cible 12,2 fois son Ebitda 2016, selon CM-CIC, contre 8,9 fois pour Seb et 10,2 fois pour De’Longhi. «Sur le marché des machines à café, les écarts de rentabilité sont très importants selon que le client final est un particulier ou un professionnel en raison de la qualité des produits, relativise toutefois Cyril Paolantoni, responsable monde des biens de consommation chez Crédit Agricole CIB et conseil de Seb. Opérant en B2C, des acteurs comme De’Longhi ou Bosch affichent des niveaux de marges compris entre 7 et 10 %. Leader en B2B, WMF enregistre pour sa part des marges de 19 % !»
Ne souhaitant pas diluer ses actionnaires, Seb, détenu à 41,3 % par la famille du fondateur, a opté pour un financement en dette. Selon Gilbert Dupont, ce dernier va faire passer son gearing de 18 % à 93 % et son ratio dette nette sur Ebitda de 0,7 à 2,9. «Ce niveau de 2,9 fois reste largement inférieur au plafond théorique du secteur (3,5 fois) et diminuera rapidement sous l’effet de la forte génération de trésorerie de Seb», signale Cyril Paolantoni.