Publié pour la troisième fois par les banques européennes, le « green asset ratio » (GAR), un indicateur introduit par l’autorité bancaire européenne pour mesurer la part des actifs investis par les banques dans des activités durables est particulièrement faible en 2023, puisqu’il atteint 3 % en moyenne selon la dernière étude de KPMG. On est donc loin des scores à deux chiffres présentés en 2022, mais cela ne signifie pas pour autant que les banques ont régressé en matière de durabilité. « Les établissements bancaires ont poursuivi leurs efforts en 2023, estime Kenza Moulin, directrice KPMG en France, réglementation bancaire. La différence de résultat s’explique en réalité par l’évolution du mode de calcul du ratio, qui ne prend plus en compte au numérateur les activités éligibles, c’est-à-dire citées dans le règlement Taxonomie, mais seulement les activités alignées, qui nécessitent des conditions supplémentaires pour être qualifiées ainsi. »
Désormais, en plus d’être éligibles, les activités financées doivent pour apparaître dans le ratio contribuer « significativement » à l’un des six objectifs de développement durable inclus dans la Taxonomie, ne causer aucun préjudice aux cinq autres et respecter un socle de garanties sociales correspondant aux standards des traités internationaux. Les experts de KPMG relèvent en outre quelques problèmes d’hétérogénéité dans les méthodes de calcul des différents pays qui biaisent en partie les résultats et affaiblissent la comparabilité de ces derniers. Le règlement Taxonomie devrait toutefois être révisé d’ici la fin de l’année, l’occasion d’harmoniser l’approche et de corriger les défauts du dispositif.