Après les échecs de Solaire Direct fin avril puis de Labco en mai, l’introduction en Bourse réussie de Spie est accueillie avec soulagement. «Ce succès envoie un message positif aux émetteurs et aux investisseurs, se réjouit Cyril Court, responsable des marchés primaires actions Europe chez HSBC. Avec le pic de volatilité enregistré sur les marchés obligataires et actions depuis plusieurs semaines, il y avait en effet de réelles incertitudes quant à la possibilité de pouvoir boucler une introduction.»
Alors qu’une vingtaine d’opérations de ce type sont en cours en Europe, notamment celle d’Europcar en France, la cotation de Spie, qui porte sur un montant légèrement supérieur à 1 milliard d’euros, a été sursouscrite trois fois. En outre, le prix d’introduction, 16,50 euros, s’établit dans la partie haute de la fourchette (14,50 euros-17,50 euros). «Les investisseurs sont certes très sélectifs sur le prix, compte tenu notamment du fort rebond récent des marchés actions, poursuit Cyril Court. Pour autant, leur appétit reste marqué pour les sociétés générant des cash-flows.» Enfin, le regain d’intérêt des investisseurs anglo-saxons, qui avait diminué au cours des derniers mois, constitue un autre motif de satisfaction. Sous le double effet devise (baisse de l’euro) et macroéconomique (reprise de la croissance), ceux-ci ont représenté près de deux tiers du livre d’ordres pour Spie.
De quoi relancer, selon les banquiers, ce segment de marché. S’agissant d’Europcar, la fourchette du prix d’introduction devrait être annoncée en début de semaine.