Six ans après la crise financière, les banques européennes détiennent encore environ 1 900 milliards d’euros d’actifs non stratégiques dans leur bilan, d’après un rapport publié par PwC. Le cabinet estime qu’elles mettront encore au moins cinq ans avant de les céder complètement, même si elles ont tendance à accélérer ce type d’opérations. En 2014, les banques européennes ont vendu pour 91 milliards d’euros de leurs créances (crédit consommation, immobilier…), soit une hausse de 40 % sur un an. Si les créances qu’elles ont encore à vendre sont seulement pour moitié constituées d’actifs performants, leurs portefeuilles intéressent de plus en plus d’investisseurs.
Ces derniers, constitués essentiellement de fonds de private equity specialisés (Apollo, Cerberus, Anacap…) mais aussi d’institutionnels, détiennent aujourd’hui, selon PwC, plus de 70 milliards d’euros de liquidités qu’ils comptent placer dans ce type d’actifs. Dans ces conditions, la concurrence est vive et favorise une hausse des prix. «Alors qu’il y a quelques années la plupart des portefeuilles de créances bancaires étaient très décotés, l’amélioration de la conjoncture économique dans certains pays, couplée à la hausse de la demande des investisseurs, a renchéri de 5 à 10 % les prix proposés pour ce type d’actifs, indique Hervé Demoy, associé chez PwC. Des opportunités restent à saisir pour les investisseurs sur certains marchés, notamment en Italie et en Europe centrale ou de l’Est, où les banques commencent à peine à restructurer leur portefeuille, mais la compétition restera rude sur les principaux marchés, comme le Royaume-Uni ou l’Espagne.» Si les fonds spécialisés sur les créances bancaires ont enregistré des TRI compris entre 10 et 15 %, ils auront certainement plus de difficultés à reproduire ces performances à l’avenir.