Alors que les grandes banques françaises ont réitéré leur volonté de poursuivre le renforcement de leur bilan, S&P dresse un bilan en demi-teinte en ce qui concerne leur niveau de fonds propres. Dans une note qu’elle vient de publier, l’agence de notation constate certes que ces derniers, qui ressortent en moyenne à 7,5 % à fin 2014 d’après sa propre évaluation, sont globalement en « adéquation » avec le profil des établissements. Tandis qu’une amélioration des capitaux propres est attendue en 2015 puis en 2016, S&P apprécie également que cette dynamique soit davantage soutenue par la génération de revenus que par le recours à des titres hybrides, grâce auxquels les fonds levés sont assimilables à des quasi fonds propres.
Pour autant, l’agence pointe deux bémols. D’une part, les ratios de capitalisation des établissements hexagonaux restent en moyenne inférieurs à ceux des 50 plus grandes banques européennes (7,7 %). D’autre part, S&P redoute que le rattrapage de ce retard soit rendu compliqué notamment par la mise en place de nouvelles contraintes réglementaires. Parmi elles, les régulateurs (BCE, Comité de Bâle…) travaillent actuellement sur une modification des systèmes d’évaluation des risques de crédit utilisés par les banques pour mesurer la qualité de leurs actifs. Or S&P considère que les établissements français ont, pour certaines classes d’actifs, une approche « moins conservatrice » que leurs concurrents. En cas de durcissement des normes prudentielles, le niveau de fonds propres qu’ils devront mobiliser pour un portefeuille inchangé pourrait donc être revu à la hausse.