Réglementation

Un quart des fonds européens se considèrent comme durables

Publié le 2 avril 2021 à 17h47

Depuis le 10 mars, tous les fonds domiciliés en Europe doivent se conformer à de nouvelles règles de transparence en matière extra-financière, au titre du règlement SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation). Le niveau de détail à fournir dans ces publications dépend du caractère plus ou moins durable des fonds. Ainsi, l’une des premières actions qu’ont dû mener les asset managers a été de classer leur gamme de fonds en trois catégories : les produits dits « article 6 » qui n’ont pas de vocation durable, les « article 8 » qui promeuvent les critères environnementaux et sociaux, et les « article 9 » qui poursuivent un objectif durable explicite. Selon un bilan provisoire réalisé par Morningstar, établi sur l’analyse de près de la moitié des fonds domiciliés au Luxembourg, 18 % des fonds ont été classés en article 8 et 3,6 % en article 9, ce qui représente 25 % des encours étudiés. En extrapolant ces conclusions, Morningstar évalue à 2 500 milliards d’euros l’encours des fonds qui se considèrent comme durables au sens du SFDR.

Chez certains acteurs, cette part est toutefois bien supérieure. Amundi classe 60 % de ses actifs en articles 8 ou 9, BNP Paribas AM 80 %, Mirova 100 %. « Les acteurs nordiques, néerlandais et français sont ceux qui présentent la plus forte part d’articles 8 et 9 dans leur offre, précise Hortense Bioy, global director of sustainability research chez Morningstar. C’est assez logique puisqu’ils sont, historiquement, les plus avancés sur les sujets de durabilité. Ils sont suffisamment confiants dans leur capacité à prouver la solidité de leurs méthodologies pour classer une large part de leur gamme comme durable. D’autres adoptent une approche plus prudente dans un premier temps, mais leur ambition est de rapidement faire évoluer leurs gammes vers les articles 8 et 9. »

La difficulté de cette réglementation tient en effet au flou qui entoure les critères de classification : les acteurs sont obligés d’interpréter les textes. Morningstar pointe notamment des exemples de fonds thématiques similaires classés soit en article 8, soit en article 9. De même, certains acteurs classent tous leurs fonds labellisés ISR en article 9 (AXA IM), quand d’autres ne le systématisent pas (OFI AM). En résulte aussi un univers de fonds « article 8 » très hétérogène. « On y trouve des fonds qui pratiquent une méthodologie “best-in-class” très sélective comme des fonds passifs qui s’en tiennent à quelques exclusions et qui n’étaient même pas jusque-là présentés comme durables », relève Hortense Bioy. Les mois à venir verront sans doute cette première classification s’affiner.

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