Revenant, dans le cadre du séminaire annuel de la Loan market association (LMA) organisé à Paris, sur les tendances affectant le marché français de la syndication de crédit, les banquiers ont dressé un bilan négatif de l’activité des neuf premiers mois de l’année. Les montants empruntés par les entreprises ont en effet reculé de 45 % sur un an, tandis que le nombre d’opérations a baissé de 20 %. Des mouvements sensiblement plus marqués qu’en Europe, où ces indicateurs ont respectivement diminué de 20 % et de 4 % en moyenne.
En France, où les encours de crédit bilatéraux sont orientés à la hausse, la dynamique s’explique à la fois par un repli des refinancements effectués par les grands groupes ainsi que par des financements d’acquisition en retrait. Même si la visibilité sur ces derniers reste limitée, les spécialistes de la syndication tablent néanmoins sur un rebond des prêts syndiqués courant 2016. Une évolution qui serait liée avant tout à un ré-arbitrage de la part des entreprises en ce qui concerne les outils de financement utilisés. « Depuis plusieurs mois, le marché obligataire est devenu plus volatil, ce qui s’est traduit par une remontée des spreads et des primes, signale un banquier. A l’inverse, le coût des crédits a soit continué de baisser, soit s’est maintenu à des niveaux très bas, sous l’effet de la forte concurrence entre les établissements pour prêter. » Dans ce contexte, certains banquiers commencent à évoquer l’émergence d’un mouvement de « réintermédiation » financière au sein des sociétés.