Ce devrait être l’un des chevaux de bataille des trésoriers en 2016 : la transparence des divers frais prélevés par leurs banques. «Il s’agit actuellement d’une préoccupation importante au sein des sociétés, y compris des PME-ETI», a confirmé Catherine Bouvier, responsable trésorerie, financement et credit management du groupe pharmaceutique Guerbet, lors d’une conférence organisée par l’Association française des trésoriers d’entreprise (AFTE). Cette situation s’explique par le coût significatif des frais bancaires, qui se trouve très souvent renchéri par des erreurs de facturation. Alors que ces derniers s’élèvent par exemple à 7,7 millions d’euros par an en moyenne chez Air Liquide, des problèmes sont constatés sur 5 à 10 % des factures adressées par les établissements bancaires. «Or ces frais et commissions ne sont pas toujours faciles à identifier, en raison notamment du fait qu’ils sont répartis sur différentes lignes du compte de résultats (frais financiers, coût des ventes…)», constate Jacques Molgo, responsable financement et trésorerie d’Air Liquide.
Dans ce contexte, le forum international Common Global Implementation-Market Practice (CGI-MP), qui regroupe des sociétés tant financières que non financières, devrait travailler dans le courant de l’année prochaine sur une harmonisation d’un standard électronique, le format «camt 086». Déjà proposé par une quinzaine de grands établissements internationaux, parmi lesquels BNP Paribas et Citi, celui-ci permet aux banques d’envoyer à leurs clients des fichiers détaillant les frais appliqués. L’AFTE appelle les trésoriers à faire pression sur leurs partenaires bancaires pour bénéficier de ce service.