– 0,2% par an : la (dé)croissance de la productivité globale des facteurs en France de 2000 à 2013

Publié le 23 janvier 2014 à 15h43    Mis à jour le 7 février 2014 à 15h07

Patrick Artus

La productivité globale des facteurs est la productivité de l’ensemble capital + travail : c’est le progrès technique, c’est-à-dire la partie de la production (du produit intérieur brut) qui ne vient pas de l’emploi ou du stock de capital, mais des nouveaux produits, des nouveaux processus de production. La croissance de long terme d’un pays ne dépend que de la croissance de la productivité globale des facteurs et de la démographie, c’est-à-dire de la croissance de la population en âge de travailler. Or, quand on mesure la productivité globale des facteurs en France, on trouve qu’elle a reculé depuis le début des années 2000. Ceci implique normalement, avec le vieillissement démographique (la population en âge de travailler va être à peu près constante en France), qu’il est impossible d’espérer une croissance de long terme positive.

D’où vient la stagnation, voire le recul de la productivité globale des facteurs ? Les études disponibles montrent qu’elle aurait trois origines : la faible utilisation de la recherche-développement à des fins de production ; les problèmes d’éducation et de formation professionnelle ; la hausse du poids des secteurs peu sophistiqués (services domestiques, distribution, loisirs, etc.) dans l’économie.

Patrick Artus Membre du Cercle des Economistes

Patrick Artus est Chef économiste de Natixis depuis mai 2013. Polytechnicien, diplômé de l’Ensae, et de l’IEP Paris, Patrick Artus intègre l’Insee en 1975, où il participe notamment à des travaux de prévision et de modélisation, avant de rejoindre, cinq ans plus tard, le département d’économie de l’OCDE. En 1982, il devient directeur des études à l’Ensae puis il est nommé, trois ans plus tard, conseiller scientifique au sein de la direction générale des études de la Banque de France. En 1988, il intègre la Caisse des dépôts et consignations, où il exerce successivement en tant que chef du service des études économiques et financières puis responsable de la gestion actif-passif. En 1993, il est nommé directeur des études économiques, responsable de la recherche de marché chez CDC-Ixis. Devenu en 1998 directeur de la recherche et des études de Natixis, il est promu chef économiste en mai 2013. Depuis septembre 2024, il est conseiller économique d'Ossiam. Il est également membre du Cercle des Economistes.

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