10 000 milliards de dollars : le cash détenu par les entreprises du S&P, de I’Eurostoxx, du FTSE et du Nikkei

Publié le 20 juin 2014 à 17h30    Mis à jour le 11 juillet 2014 à 18h08

Patrick Artus

Depuis longtemps, les grandes entreprises cotées ont des profits supérieurs à leurs besoins d’investissement, et disposent donc d’un cash excédentaire. Aux Etats-Unis, une partie de ce cash a été utilisée pour financer des rachats d’actions (sur l’année écoulée, les rachats approchent 500 milliards de dollars aux Etats-Unis), mais dans les autres pays la totalité des liquidités générées (l’excès du cash-flow sur l’investissement) est accumulée par les entreprises. On parvient alors à une réserve de liquidité considérable pour les entreprises cotées, 10 000 milliards de dollars aux États-Unis, au Royaume-Uni, dans la zone euro et au Japon.

La rémunération de la liquidité étant proche de zéro dans tous ces pays, les entreprises sont fortement incitées à utiliser ce cash afin d’éviter de faire chuter le rendement de leurs fonds propres. Il est donc très important d’essayer de prévoir l’utilisation future des réserves de liquidité par les entreprises : investissement, mais il progresse assez peu avec les incertitudes sur la croissance ; distribution de dividendes, ce qui commence à être le cas avec une hausse de 30 % sur un an des dividendes distribués dans les pays de l’OCDE ; rachats d’actions, mais ceci ne concerne que les États-Unis ; fusions-acquisitions, avec le retour des opérations de très grande taille.  

Patrick Artus Membre du Cercle des Economistes

Patrick Artus est Chef économiste de Natixis depuis mai 2013. Polytechnicien, diplômé de l’Ensae, et de l’IEP Paris, Patrick Artus intègre l’Insee en 1975, où il participe notamment à des travaux de prévision et de modélisation, avant de rejoindre, cinq ans plus tard, le département d’économie de l’OCDE. En 1982, il devient directeur des études à l’Ensae puis il est nommé, trois ans plus tard, conseiller scientifique au sein de la direction générale des études de la Banque de France. En 1988, il intègre la Caisse des dépôts et consignations, où il exerce successivement en tant que chef du service des études économiques et financières puis responsable de la gestion actif-passif. En 1993, il est nommé directeur des études économiques, responsable de la recherche de marché chez CDC-Ixis. Devenu en 1998 directeur de la recherche et des études de Natixis, il est promu chef économiste en mai 2013. Depuis septembre 2024, il est conseiller économique d'Ossiam. Il est également membre du Cercle des Economistes.

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