1,33 : le niveau autour duquel le taux de change dollar/euro oscille

Publié le 23 septembre 2013 à 10h49    Mis à jour le 1 septembre 2014 à 14h47

Patrick Artus

Depuis que la crise de la zone euro est devenue beaucoup moins aiguë, le taux de change dollar/euro oscille autour de 1,33. Ceci correspond à une surévaluation réelle de l’euro de l’ordre de 12 % (la parité de pouvoir d’achat est de l’ordre de 1,15). Peut-on comprendre pourquoi l’euro reste surévalué ? Les perspectives de croissance sont nettement plus fortes aux Etats-Unis que dans la zone euro (en 2014, 2,5 % contre 0,5 % environ), la compétitivité coût des Etats-Unis est nettement supérieure à celle de la zone euro, d’autant plus que la production de gaz et de pétrole non conventionnels conduit à des prix de l’énergie nettement plus faibles aux Etats- Unis (correspondant pour l’industrie à un avantage de 16 % en termes de salaire) ; les taux d’intérêt à long terme sont plus faibles en Allemagne et en France qu’aux Etats-Unis.

La seule explication raisonnable du maintien d’un euro surévalué est d’une part la situation des balances courantes : 3 points de PIB de défi cit aux Etats-Unis malgré la réduction d’un tiers du déficit énergétique ; autour de 1 point et demi d’excédent dans la zone euro, surtout grâce au recul de la demande intérieure ; d’autre part, le maintien d’un flux d’achats important (de 2 à 3 points de PIB) d’obligations de la zone euro par les non-résidents.

Patrick Artus Membre du Cercle des Economistes

Patrick Artus est Chef économiste de Natixis depuis mai 2013. Polytechnicien, diplômé de l’Ensae, et de l’IEP Paris, Patrick Artus intègre l’Insee en 1975, où il participe notamment à des travaux de prévision et de modélisation, avant de rejoindre, cinq ans plus tard, le département d’économie de l’OCDE. En 1982, il devient directeur des études à l’Ensae puis il est nommé, trois ans plus tard, conseiller scientifique au sein de la direction générale des études de la Banque de France. En 1988, il intègre la Caisse des dépôts et consignations, où il exerce successivement en tant que chef du service des études économiques et financières puis responsable de la gestion actif-passif. En 1993, il est nommé directeur des études économiques, responsable de la recherche de marché chez CDC-Ixis. Devenu en 1998 directeur de la recherche et des études de Natixis, il est promu chef économiste en mai 2013. Depuis septembre 2024, il est conseiller économique d'Ossiam. Il est également membre du Cercle des Economistes.

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